Le bois est un matériau omniprésent dans nos intérieurs que ce soit dans la construction ou encore l'équipement. Il est utilisé dans tous types de mobilier ; de la table, à la chaise, du lit au dressing… Il est vanté pour ses multiples qualités, mais également parce qu’il peut être transformé de différentes façons.
La diversité des arbres existant sur la planète permet de proposer des bois aux aspects variés. Quand il est travaillé de façon artisanale et le plus brut possible, il se transforme en pièce de grande qualité et à l’esthétique rustique.
Le bois est une matière première noble que tout le monde connaît, au moins en surface, mais dont la production réserve bien des surprises. Dans cet article, nous vous présentons les essences de bois et leur qualité, ainsi que leurs transformations.

Une grande variété de bois aux caractères uniques

Les feuillus


Les feuillus sont majoritaires sur le le territoire, puisqu’ils représentent ⅔ de la forêt française. Une ressource abondante que l’on utilise dans la construction de charpente ou de mobilier car ce sont des essences aux qualités reconnues dans le domaine de la construction.Parmi les bois les plus utilisés dans cette catégorie, on trouve le chêne, qui est l’arbre le plus répandu et réputé en France et même à l’international (voir notre article sur le marché du bois). Il s’agit d’un bois clair, dur et lourd extrêmement robuste. On l’utilise pour la construction de structures intérieurs ou extérieures, et en menuiserie.

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Le saviez-vous ? Pour reconstruire la charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris suite à l’incendie de 2019, 1000 chênes ont été soigneusement sélectionnés dans toute la France. A l’origine, cette charpente datait du XIIIe siècle. Une preuve de robustesse et de longévité de ce bois.

Le hêtre est la deuxième essence de bois la plus répandue en France. Il possède une structure homogène, et est principalement utilisé en menuiserie pour l’ameublement. Contrairement au chêne, il s’agit ici d’un bois d’intérieur très apprécié pour son grain fin.  Autre bois largement utilisé parmi les feuillus ; le peuplier. C’est un bois clair, tendre, léger mais très résistant. Pour le valoriser, il est surtout utilisé dans la fabrication de contreplaqué (voir point suivant).
Dans la catégorie des feuillus, on trouve également, le châtaignier, le frêne, le merisier ou encore le noyer pour ne citer qu’eux.

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Les résineux ou conifères


Les bois résineux représentent un tiers des forêts françaises. Largement utilisés dans la construction, le contreplaqué et les panneaux de fibres de bois, les résineux sont plus économiques et faciles à travailler. De plus, ils poussent rapidement, mais sont moins denses que les feuillus, c’est d’ailleurs leur principale différence. Comme indiqué ci-dessus, les résineux sont donc des conifères, dont le plus célèbre est l’épicéa que l’on retrouve dans les régions montagneuses. Il est d’ailleurs très utilisé en tant que sapin de Noël. Il s’agit d’un bois tendre, homogène, et très clair. Son prix est plutôt avantageux.


Il y a également le pin sylvestre, une essence très utilisée, abondante et facile à travailler. Il est dur et compact, sa couleur va du jaune clair au brun rouge.Enfin, parmi les résineux restants, il y a le sapin qui présente des qualités similaires aux deux précédents, à savoir : un bois tendre peu onéreux, abondant, très utilisé dans la construction comme les charpentes. Les autres conifères connus sont le douglas, le mélèze, et le pin maritime.

Une abondance de variété d’arbres que l’on peut parfois confondre entre eux tant certains se ressemblent. Pour autant, des essences sont favorisées par rapport à d’autres dans certains domaines. Afin d’avoir une lecture plus claire et générale, il existe un système de classification qui se décline en 4 catégories. Chaque catégorie comporte des types de bois en fonction de leur densité, du plus léger au plus dur :

  • Classe 1 ou A : on parle de bois légers tels que le peuplier, le pin , le sapin
  • Classe 2 ou B : concerne les beaux bois pour le mobilier comme le noyer, le bouleau ou le teck
  • Classe 3 ou C : ce sont des bois très solides, on y trouve le chêne, le hêtre, le frêne ou encore l’acacia
  • Classe 4 ou D : comprend les bois les plus durables comme l’acacia foncé, le cèdre, ou le wengé

La qualité du bois

On parle de densité pour classifier les types de bois, mais saviez-vous que la vitesse de pousse est importante ? En effet, plus l’arbre pousse lentement, plus il sera robuste. C’est essentiellement le cas pour les feuillus. A contrario, les résineux sont présentés comme moins résistants car ils poussent plus rapidement. Mais il y a d’autres critères à prendre en compte dans la qualité du bois, comme les conditions de croissance ou encore la saison d’abattage. Même le cycle lunaire joue un rôle, car il influence la circulation de l’eau dans le bois.(1) Il est également possible de les classer par couleur, mais il n’y a pas de classement “officiel” pour cela.
Une fois coupé, le bois est transformé pour des utilisations bien différentes selon leurs propriétés, et les besoins. Même si le bois est vu comme un matériau sain, il peut contenir des éléments toxiques à la fin de sa transformation. Tout dépend de comment il sera valorisé.

La transformation du bois : une qualité inégale

La transformation de bois peut être effectuée de bien des manières pour des qualités et rendus différents. On appelle cela : panneau de bois - qui est l’outil de base utilisé en menuiserie. Selon le type de panneau utilisé, le prix et la durabilité varient. Nous allons nous concentrer sur les panneaux prévus pour la fabrication de mobilier.

Le contreplaqué

Le contreplaqué est composé de feuilles de bois collées les unes contre les autres. L’épaisseur du panneau varie en fonction du nombre de plis, et de l’épaisseur des feuilles utilisées.L’essence la plus utilisée dans ce procédé est le peuplier. La façon dont le contreplaqué est conçu lui garantit homogénéité, résistance à l’eau et au feu, en plus de sa légèreté et de sa polyvalence.
Contrairement au bois brut, le contreplaqué ne réagit pas à l’humidité ou aux variations de températures.Il est plutôt écologique puisque les essences de bois utilisées pour sa fabrication sont principalement issues de forêts gérées durablement (peuplier, pin, hêtre…). De plus, la création de contreplaqué consomme peu d’énergie.
Il ne faut toutefois pas oublier qu’il y a de la colle utilisée pour relier les feuilles de bois entre elles. Ce qui n’est pas anodin en termes d’émission de COV. A noter qu’il existe, heureusement, des colles naturelles à base d’eau.
Pour la petite histoire…La méthode de panneau en contreplaqué aurait été utilisée déjà durant l’Egypte ancienne tout comme en Rome antique qui l’utilisait pour la confection de boucliers. Durant la seconde guerre mondiale, le contreplaqué étant un matériau léger et stable, il a été utilisé dans le domaine de l'aéronautique. (2)

Lamellé-collé

Le bois lamellé-collé (BLC) est constitué de lamelles de bois massif collées dans le sens des fibres, donc de la largeur ou de la longueur, et dont l’épaisseur varie de 33 à 45 mm. Il permet d’avoir des morceaux très longs de plusieurs mètres si nécessaireLe lamellé-collé représente une bonne alternative au bois massif que nous verrons après ‘il est d’ailleurs considéré en menuiserie comme un “bois massif”). Il est d’ailleurs très prisé dans le secteur de l’ameublement grâce à sa grande résistance à la déformation, supérieure même au bois massif..Parmi les bois les plus fréquemment utilisés pour la fabrication de ce matériau on trouve l'épicéa, le chêne, le hêtre ou encore le pin sylvestre.
Au niveau esthétique, les lamelles reliées entre elles sont visibles. Il faut donc apprécier cet aspect unique. En revanche, il faut veiller à ce que le travail de bois lamellé-collé soit effectué par des professionnels qui utilisent des produits adaptés et non toxiques. En cas de lamelles mal collées, cela peut engendrer des problèmes d’invasion de champignons ou bien d’insectes.

  • Agglomoméré : Il s’agit ici d’un mélange d’un mélange de copeaux et de sciure de bois, et autres déchets végétaux revalorisés, et pressés à très hautes températures pour finir encollés. Pour ce faire, on utilise de la résine synthétique ou naturelle. Son épaisseur varie de 3 à 50 mm. Près de 80 % des meubles d'armoires sont faits de bois aggloméré. On en trouve absolument partout.
    C’est un matériau très bon marché, tendre, et donc facile à percer. Mais il convient de le travailler avec précautions pour éviter de le fendre. Il n’est pas très robuste et supporte mal les charges lourdes. Il faut également se renseigner sur le liant utilisé qui peut être néfaste pour la santé comme le formaldéhyde. (Voir article sur la pollution intérieure)
    Peu esthétique, il est surtout réservé pour les éléments les moins visibles du mobilier.
  • MDF (Medium Density Fiberboard) ou médium: Le MDF est un panneau de particules constitué de fibres de bois de feuillus ou de résineux. Il est très lisse et homogène, car il ne possède pas les aspérités propres au bois brut. C’est un matériau très résistant car peu de risques de brisure à la découpe, et peu de réaction à l’humidité, et aux changements de température. Apprécié pour son prix bas, il peut être travaillé facilement, c'est-à-dire, peint, vernis, scié, poncé…En revanche, tout comme le bois aggloméré, le MDF doit être percé précautionneusement pour ne pas qu’il se fende.

Parmi ses inconvénients : il se raye assez facilement. Mais il est surtout utilisé pour des étagères d’armoire ou de commode. Enfin, Le MDF contient également du formaldéhyde, ce qui pose problème pour l’air intérieur en particulier pour les bricoleurs qui sont soumis aux poussières toxiques. D’où l’utilité de porter un masque en cas de travail de découpes sur ce panneau.

  • Mélaminé : Le mélaminé est une finition faite sur les panneaux agglomérés ou panneaux MDF. Il s’agit d’un film décoratif imprégné de résine thermocollante (formaldéhyde de mélamine). Le panneau est mélaminé est utilisé pour le mobilier. Grâce à son revêtement, il est plus facile à nettoyer que les autres panneaux. Il offre de multiples possibilités en termes de personnalisation du mobilier.
    Mais là encore, la présence de formaldéhyde en fait un élément source de pollution intérieure. Pratique et économique, il n’est malheureusement pas sain de s’équiper avec des panneaux mélaminés.

Le bois massif
Le mobilier en bois massif est le résultat d’un travail du bois brut, tout en préservant ses qualités naturelles. C'est le panneau de bois le moins transformé. Il est authentique, et intemporel. Sa résistance au temps qui passe en fait un élément noble de grande valeur. Cela se voit d’ailleurs sur son prix, il est assez onéreux.
Son caractère unique et sa durabilité en font une pièce luxueuse qui peut se revendre en seconde main ou se transmettre de génération en génération. C’est un matériau vivant qui évoluera au fil des saisons, et qui pourra donc voir son apparence évoluer après quelques années. Pour constater ce phénomène, tout dépend du type de l’essence de bois utilisée, de l’humidité ambiante, de la luminosité à laquelle elle sera exposée, ou encore aux variations de températures.
Tout comme il existe un classement des essences de bois en fonction de leur densité, il existe également une classification mais qui concerne cette fois la résistance du bois à l’humidité :

  • Classe 1 : Bois secs utilisés en intérieur. Taux d’humidité inférieur à 20%
  • Classe 2 : Bois secs soumis occasionnellement à un taux d’humidité supérieur à 20%
  • Classe 3 : Bois soumis à une humidité fréquemment supérieure à 20%
  • Classe 4 : Bois qui ne craignent pas un contact permanent avec une humidité supérieure à 20%
  • Classe 5 : Bois très durables pouvant être en contact avec l’eau de mer
    A présent, vous en savez plus sur les types de panneaux de bois utilisés dans l’industrie du meuble. Vous pouvez alors observer le mobilier chez vous et deviner de quel bois il est issu et de quelle façon il a été conçu. Mais parmi tous ces paramètres, comment s’y retrouver et s’équiper de façon à profiter au mieux des qualités du bois ?

Les critères de choix à favoriser pour un meuble

Vous avez déjà beaucoup d'informations sur les essences de bois, et la façon dont elles peuvent être travaillées (bien que nous ne soyons pas dans l’exhaustivité).Notre objectif étant de faire prendre conscience que tout achat à un impact : que ce soit sur la santé, l’environnement, l'éthique ou les trois à la fois. Nous vous conseillons de miser sur le durable et le sain. Pour cela plusieurs critères à prendre en compte :

La solidité

Chaque bois présente des qualités intéressantes, mais il n’est pas toujours bien valorisé. Une règle simple : moins le matériau est transformé, traité, peint, et plus il sera noble. Ce sont souvent les matériaux de piètre qualité qui nécessitent d’être retravaillés et complétés avec des produits souvent néfastes.
Pour cela, et si vous pouvez vous le permettre, le bois massif est à privilégier. Sa durabilité n’est plus à prouver puisqu’on a tous un exemple de meuble ancien familial qui reste en excellent état.
Si vous ne pouvez vous en offrir du neuf, il est possible d’en trouver en seconde main, à condition d’être sûr de son achat. Mais parmi les autres panneaux de bois existant, le lamellé-collé est recommandé car de bonne qualité, et plus économique. Le contreplaqué est également une bonne alternative derrière le lamellé-collé. A condition que ces panneaux soient réalisés par des professionnels qui utilisent les produits les plus naturels possible.

Les produits de finition

Quasiment tous les produits sont améliorés, transformés, ou protégés par des finitions à base de peinture, vernis, colles, ou encore cires. Cela est normal car ils sont indispensables pour la durabilité des produits.
Malheureusement, ce sont très souvent ces éléments qui sont sources de COV et donc de pollution. Nous vous conseillons, comme vous le feriez avec une liste d’ingrédients, de vous renseigner sur le type de produits utilisé. Il en existe des plus toxiques que d’autres, et certains sont inoffensifs (produits naturels à base d’eau par exemple).Demandez aux fabricants comment sont réalisés leurs meubles. Plus il y a de la transparence sur le processus de fabrication et sur les substances utilisées, plus cela est rassurant.

La provenance

Autre règle à prendre en compte : la provenance du produit. Et pour cela, il faut trouver le pays de fabrication et privilégier les circuits-courts. Vous l’avez vu, la France ne manque pas de forêts, à tel point que son bois est très prisé en Chine et aux USA qui achètent en grande quantité (voir article : le marché du meuble). La connaissance et le travail du bois est un savoir-faire reconnu. Optez pour des entreprises qui travaillent avec des artisans locaux ou les artisans eux-mêmes directement, si vous en avez l’occasion. Vous aurez alors l’assurance d’obtenir des meubles faits avec passion et d’une qualité remarquable.

L'esthétique

Enfin, le dernier critère et pas des moindres : l’esthétique. Il est normal que le meuble choisi vous plaise et soit harmonieux dans votre intérieur. Si vous aimez le bois, vous aimez alors son aspect rustique et chaleureux. Les pièces au design sobre sont une valeur sûre pour éviter de s’en lasser trop rapidement et peuvent être agrémentés par des éléments extérieurs sans en altérer la qualité.
Les bois clairs sont très appréciés car dans la tendance nordique. Il sont, en général, plus facile à associer car les sols sont souvent clairs également. Mais cela n’est pas une règle d’or, mixer les tons peut donner un très beau rendu.
Nous espérons que ce tour d’horizon vous a permis d’en apprendre plus sur le travail du bois et son incroyable variété.

Chez KIPLI, le bois est un matériau très prisé car il répond à tous les critères que nous attendons, à savoir : sain, durable, renouvelable, et indémodable. C’est pour cela qu’une partie de notre mobilier est sublimée par ce matériau naturel seul.A l’ère du jetable, nous prônons le caractère pérenne des produits par un travail des matières de façon artisanale et locale.


Sources citées→ (1) Livre : La vie solide: La charpente comme éthique du faire→ (2) http://www.lecontreplaque.com/le-contreplaque/histoire-dune-performance/