Gestion des forêts : 7 initiatives vertueuses
Les arbres jettent l'or de leurs feuilles par les fenêtres de l'automne. - Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie, 2011. Pour le promeneur, les forêts sont un émerveillement saisonnier. Vous aussi, vous permettent-elles de vous ressourcer, comme cet auteur resté 6 mois au bord du lac Baïkal ? Leurs impacts positifs sur l’Homme sont avérés, et leurs bénéfices vont bien au-delà. Autrefois constituée de 50% de forêts, la Terre émergée, qui en compte aujourd’hui environ 30% voit son empreinte en CO2 réduit d’un tiers par ces puits de carbone. Ces 4 milliards d’hectares d’abris pour la biodiversité, dont plus de la moitié se situent en Russie, au Brésil, au Canada, aux États-Unis, en Chine et en République Démocratique du Congo, sont aujourd’hui partiellement menacés par des actions massives de déforestation. La France, 4ème derrière la Finlande, la Suède et l’Espagne en Europe avec ses 18 millions d’hectares, a saisi l’enjeu. L’Office National des Forêts a pour objectif la gestion durable des forêts par “un juste équilibre entre production de bois et préservation des écosystèmes”. Selon cette organisation, la forêt française aurait doublé de volume depuis 150 ans.
Chez Kipli, le bois des meubles éco-responsables est produit et travaillé de manière durable en Normandie, en respectant l’éco-gestion forestière. Il en va de même pour la sève d’Hévéa d’Asie qui compose nos matelas en latex naturel, qui porte le label Eurolatex - 100% natural latex. Nous avons à cœur de protéger les poumons verts de notre Terre, et sommes donc ravis de voir que des initiatives vertueuses fleurissent tout autour du globe. On vous partage nos 8 préférées. À la fin de l’article, vous trouverez aussi nos fun-facts favoris sur les forêts !
Nantes, Lyon, Paris : des micro-forêts primaires hyper résiliantes
Planter une petite forêt 30 fois plus dense qu’une forêt traditionnelle, 10 fois plus vite, pour abriter 100 fois plus de biodiversité… C’était le rêve du botaniste japonais Akira Miyawaki. Un rêve devenu réalité, dont se sont saisis deux nantais, Stéphanie et Jim. Les fondateurs de l’asso MiniBigForest plantent des arbres par centaines, qui pointent rapidement leur nez sous le paillage (des feuilles mortes, des copeaux de bois, etc. qui empêchent l’eau de s’évaporer rapidement).
Des bébés ormes, frênes, chênes, pour quoi faire ? En deux ans, ils atteignent 2 mètres ; trois plus tard, ils forment un ensemble sauvage, fouillis et beaucoup plus résilient qu’une forêt bien ordonnée. Et surtout, ils abritent cent fois plus de petites bêtes…Comment s’y prend-t-on pour créer ce genre de micro forêt ? On repère les essences autour de l’endroit où l’on veut planter et on choisit ces arbres autochtones. On les installe par trois à cinq au mètre carré, sous un épais paillis , comme dans les forêts primaires. Puis, on laisse faire la nature. Les nantais rêvent que leur initiative fasse des petits, car chaque zone plantée fait barrière au bruit, à la pollution, capte le carbone et abrite la biodiversité. À vos graines et vos pelles !
Dans la même veine, une initiative 100% green a été décidée pour Lyon en utilisant cette méthode japonaise. Cet automne, les habitants du quartier de la Duchère planteront sur 1000 m2 entre 4500 et 6000 arbres au pied de la Résidence du plateau Sud. Alors, envie d’aller planter le vôtre ? Enfin, Paris n’est pas en reste ! Boomforest applique la méthode Miyawaki pour planter des espaces mis à disposition par les collectivités d’Île-de-France, pour le bonheur des riverains. Montreuil, Porte des Lilas, Malesherbes… Avec leur minis forêts, il retiennent la pollution et font respirer les Parisiens. Kipli est partenaire de Boomforest en les finançant en 2019 et 2020 via l'organisme 1% POUR LA PLANETE. Guettez le prochain chantier, vous pourrez participer !
Un million d’arbres en Val-d’Oise
C’est le plus grand projet de création forestière depuis 400 ans : sur 1350 hectares, un million d’arbres est en cours d’implantation. D’anciennes terres maraîchères dont le sol a été malmené, ont été préemptées pour planter ormes, chênes, érables, frênes, tilleuls… Au total, environ 30 essences résistantes à la pollution des sols ont été choisies. En dix ans, les arbres seront bien implantés et en 50 ans, cet endroit devrait avoir l’allure d’une véritable forêt. 85 millions d’euros dépensés au profit de la biodiversité et des riverains. Hourra !
Inde : une forêt dévastée replantée par une communauté bénévole
À Sadhana Forest, ce sont près de 1 000 bénévoles des quatre coins du monde qui se retrouvent en permanence. Leur objectif : replanter les arbres qui ont disparu sous les coups de la déforestation et de l’agriculture intensive, mais aussi rendre les sols à nouveau vivants et reconstituer les nappes phréatiques.Dans cet écrin de vert situé à proximité de Pondichéry et d’Oroville, un vaste travail de conservation forestier et de l’eau est mené depuis 1 5 ans. Pour Aviram Rozin et sa femme Yorit, les fondateurs de ce projet, “l’or vert et l’or bleu sont les deux principales ressources du 21ème siècle”. Ils comptent bien les protéger à leur échelle. Leur projet a fait des petits en Haïti et au Kenya. Une initiative à retrouver sur le site de Sadhana Forest et dans l’article de Mr. Mondialisation.
Égypte : les eaux usées transforment un désert en forêt
Des chercheurs égyptiens sont parvenus à implanter la “forêt de Sérapéum” en plein désert, à deux heures du Caire. Cette expérience a été menée dans le cadre d’un plan de végétalisation de 36 zones désertifiées du pays lancé dans les années 90. Au programme, l’implantation de dizaines d’essences, dont certaines importées, comme l’eucalyptus et l’acajou. Au total, ce sont bien 200 hectares d’arbres qui jouissent d’un climat idéal pour se développer. Les chercheurs ont en effet constaté qu’ils grandissaient quatre fois plus vite qu’en climat tempéré comme celui de la France métropolitaine.
Comment les égyptiens ont ils réussi ce tour de force ? En appliquant la méthode de culture rêvée : soleil + eau + nutriments. En plein désert, les ingénieux porteurs du projet ont implanté un bassin de traitement des eaux usées, afin de disposer d’une grande source d’or bleu pour abreuver la forêt. Une initiative de génie, car grâce à l’azote et au phosphate contenus dans les eaux filtrées encore impropres à la consommation, pas besoin d’engrais chimiques. Les arbres en raffolent et ça se voit. La boucle est bouclée, pari réussi ! Pour en savoir plus, direction l’article de Mr. Mondialisation.
Une forêt comestible géante en permaculture à Seattle
C’est un endroit un peu fou… La Bacon Food Forest est l’une des forêts comestibles les plus étendues au monde. Ça se passe à Seattle même et le projet réunit cent bénévoles autour de plusieurs espaces. Il y a un immense verger, un potager, un jardin communautaire… Mais aussi des espaces de vie : la “Gathering Plaza” permet des retrouvailles et le coin des enfants est un lieu où on joue et on apprend les bases de la permaculture et de la vie en communauté. Comment fonctionne la forêt ? Les arbres sont quasiment tous porteurs de fruits ou de noix et font de l’ombre aux petits fruits, légumes et fleurs qui poussent en-dessous. En couplant cette méthode aux principes de la permaculture, qui vise à rendre le sol vivant pour une meilleure productivité des végétaux, on obtient des rendements extraordinaires. Un modèle de forêt nourricière qui fait de plus en plus d’adeptes tout autour du monde.
Costa Rica : une forêt pousse en zone aride sur des pelures d’orange
Dans les années 90, Daniel Janzen et Winnie Hallwachs, deux chercheurs de l’université de Pennsylvanie, s’associaient à Del Oro, une entreprise costaricienne de production de jus d’orange. Ils lui proposent un débouché écologique pour les déchets vert de sa production : déverser les pelures et la pulpe d’orange dans des champs voisins quasi-désertiques. Le but de l’expérience : vérifier l’hypothèse de restauration des sols grâce aux nutriments des écorces d’orange. Accusés de souiller les sols par une entreprise concurrente, les chercheurs abandonnent les quelques 12 000 tonnes de pelures d’orange apportées par 1 000 camions. Fin de l’histoire ? Pas vraiment, car en 2013, une équipe de l’université de Princeton retourne voir et constate que la biomasse a augmenté de 176% dans ces champs… Métamorphosant le lieu en jungle. Leurs analyses du sol révèlent une forte concentration en nutriments bénéfiques aux plantes. Face à ce succès, les chercheurs de l’université de Princeton proposent d’utiliser les restes alimentaires pour créer des forêts tropicales. Pour en savoir plus, direction l’article de The Epoch Times.
La première ville-forêt en Chine
Stefano Boeri, l’architecte des immeubles-forêts de Milan, a un nouveau projet gargantuesque. Cette fois-ci, direction la province de Guangxi au Sud de la Chine, pour créer la première ville-forêt au monde. Sur 175 hectares, l’architecte mégalomane souhaite construire une ville de 300 000 habitants pensée pour épouser la nature. Sont prévus à Liuzhou 40 000 arbres et un million de plantes, qui devraient aspirer 10 000 tonnes de CO2 et 57 tonnes de polluants par an, tout en produisant quelque 900 tonnes d’oxygène. Cette ville devrait être 100% autosuffisante en énergies renouvelables solaire et géothermique. Les plantes auront un impact sur la température du site qui sera moins élevée, favoriseront l’émergence de la biodiversité et permettront une isolation phonique. La ville sera équipée de rails électriques pour… les voitures ! Qui dit mieux ?
Bonus : Le saviez-vous ?
- Les forêts couvrent actuellement 31% de la surface terrestre de notre planète.
- 1,6 milliard de personnes dépend directement des forêts pour sa subsistance.
- Un arbre peut absorber jusqu’à 150 kilos de dioxyde de carbone par an. Les 400 milliards d’arbres en Europe absorbent 9% des émissions carbone du continent.
- 35% de la biodiversité forestière est hébergée par des arbres morts.
- Plus de 15% de nos médicaments proviennent de plantes des forêts tropicales. Nous n’avons cependant étudié que 1% des plantes qui s’y trouvent.
- En Suisse, 2 000 bénévoles se mobilisent chaque été pour planter des arbres.
- La forêt française représente un chiffre d’affaires de 60 milliards d’euros par an, soit 3% du PIB.
- Les forêts primaires couvrent 6% de la planète. Elles reçoivent entre 250 et 450 centimètres d’eau par an. Elles sont aussi capables de faire tomber la pluie !
- Certains pins de Tasmanie peuvent vivre 2 000 ans.
- Le plus vieil organisme vivant du monde est un ensemble d’algues qui a entre 80 000 et 200 000 ans à l’heure actuelle. Des chercheurs portugais ont étudié ces posidonies situées au large de Formentera, dans les Baléares. Cet ensemble est menacé : il régresse de 5% par an en raison de la pollution de la Méditerranée. Des scientifiques s’évertuent à le protéger.
Nous espérons que cet article vous a plu.
Naturellement,
Nora Leon pour l’équipe Kipli
¹ Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (Source)² Rapport 2018 de l’ONS (Office National des Forêts) (Source)³ Forêt française, quelques chiffres clé (Source).⁴ 12 000 tonnes d’écorces d’orange ont créé une forêt luxuriante au Costa Rica, The Epoch Time. (Source)⁵ Unece (Source).⁶ Unece (Source).⁷ Unece (Source).⁸ L’ONF en chiffres (Source)⁹ Unece (Source).¹⁰ Forêt française, quelques chiffres clé (Source).¹¹ National Geographics for Kids (Source).¹² National Geographics for Kids (Source).